jeudi 30 janvier 2014

Chateau de Versailles 3/6










Après un an de travaux, la restauration du cabinet de Garde-robe de Louis XVI menée par Frédéric Didier, architecte en chef des Monuments historiques, s’achève grâce au mécénat de Lady Michelham of Hellingly.

La garde-robe de Louis XVI revêtue de boiseries sculptées et couronnées par une corniche d’architecture, est exceptionnelle par son extrême raffinement. 
La sculpture de cet ensemble fut confiée aux ciseaux des frères sculpteurs Jean-Siméon et Jean-Hugues Rousseau, qui signèrent lors de leur dernière intervention au Château une de leurs plus brillantes productions. Sous la direction de l’architecte Richard Mique, s’affirment dans ce cabinet un style et une composition qui leur sont propres et que l’on retrouvera aussi dans les décors des appartements privés de Marie-Antoinette (Cabinet doré en 1783 et salle de bains en 1784) qu’au cabinet de la garde-robe du Roi.  Dans un registre néo-classique, les décors sculptés et dorés déclinent les grands domaines du Gouvernement : le commerce, l’agriculture, la marine, la guerre, les sciences et les arts. 

Selon un principe habituel au XVIIIe siècle, cet ensemble est traité en harmonie blanc et or : tous les éléments moulurés et les parties sculptées sont dorés à la détrempe et se détachent sur une peinture à la colle de teinte blanche. Le sol est recouvert d’un parquet à panneaux de type Versailles, axé sur la cheminée.

Sous la Révolution, le cabinet n’eut pas à souffrir de trop grandes destructions. Hormis les fleurs de lys et autres attributs royaux bûchés, il est probable que les glaces au tain furent déposées et vendues. La totalité des boiseries a été déposée en 1939 et reposée après la guerre. 

La campagne de sondages menée sur les peintures et les dorures en décembre 2001 par l’atelier Gilles Perrault a révélé l’existence d’autres motifs à l’origine sur les médaillons, dont les fragments non bûchés demeurent. De même, sur le registre haut des panneaux, les trois fleurs de lys des globes brettelés sont des restitutions du XIXe siècle.

La chambre de l'impératrice

Cette vaste chambre a été créée en 1691 par la réunion de quatre petites pièces de buffet. Elle était destinée à Louis XIV. Son nom vient du fait qu'elle servit de chambre à coucher à l'impératrice Marie-Louise.

Le salon des glaces
C'était le salon du Conseil sous Louis XIV. La pièce a conservé son décor de boiseries et de glaces datant de 1687-1689 et modifié en 1706.

Salon de la famille de Louis Philippe

Deux anciens salons ont été réunis en 1838 pour servir de lieu de réunion à la famille royale et à ses invités de marque.
Salon des Malachites
Ce salon tire son nom des pierres dures (malachites de Sibérie) offertes à Napoléon par le tsar Alexandre Ier en 1808 après le traité de Tilsit.


Le cabinet Particulier

C’est l’ancien cabinet du Repos, qui servait de chambre à coucher à Madame de Maintenon. Divisée au XVIIIe siècle en plusieurs cabinets, cette pièce a été rétablie en 1813 dans ses dimensions ; elle a pris alors l’aspect qu’elle présente aujourd’hui.
Les meubles « serre-papiers » ont été livrés par Jacob-Desmalter et la pendule par Bailly. Les sièges ont servi au premier consul au château de Saint-Cloud, et le guéridon provient du palais de l’Elysée.
Sur le tenture de damas vert enrichie d’une bordure en brocart d’or, sont accrochés les tableaux suivants : Apollon et la Sybille et Apollon et Hyacinthe par Louis de Boulogne ; Apollon chez Thétys, par Jean Jouvenet ; Apollon couronné par la Victoire et le Repos d’Apollon, par Noël Coypel.



Galerie des Cotelle
La Galerie des Cotelle. En 1687, pour décorer la galerie, on commanda vingt-quatre tableaux illustrant les bosquets et les fontaines des jardins de Versailles. Vingt-et-un de ces tableaux sont du peintre Jean Cotelle (1645-1708). La salle est longue de 52 mètres et large de sept. Elle communique (au fond) avec l'aile dite du Trianon-sous-Bois. Elle a été construite pour servir de salle de réception.

Sous l'Empire, elle abritait une collection de maquettes de bateaux ; sous Louis-Philippe, une collection de bronze et d'objets d'art.
Détail pratique : Comme par le passé, cette galerie est de temps en temps utilisée pour des réceptions officielles. Elle est donc assez souvent fermée au public.

PETIT TRIANON

Assiette de porcelaine de Sèvres à motifs de fleurs et de rinceaux


Le Salon de compagnie
C'est la pièce principale de l'étage. Elle était, entre autres, consacrée aux «Jeux» et à la musique.

samedi 25 janvier 2014

Chapelle du Château de Versailles



La partie centrale de la voûte fut confiée à Antoine Coypel, figure émergente de la peinture française. Il réalisa un édifice imaginaire, percé de trois ouvertures vers le ciel. Au centre est représenté Dieu le Père dans Sa gloire, de part et d'autre sont figurés des Anges portant les instruments de la Passion.


Le buffet d'orgue, conçu par Robert de Cotte en 1710, sculpté par Philippe Bertrand, voit apparaître des chérubins joufflus, thème favori de la prochaine génération, autour d'un bas-relief représentant le roi David jouant de la harpe.

La chapelle royale est le monument le plus abouti de Versailles, et le moins modifié par l’Histoire. Tout au long du chantier, le projet architectural connut une lente maturation et trouva sa forme définitive grâce à Hardouin-Mansart. Influencé par l’architecture ultramontaine, il s’inscrit néanmoins dans la grande tradition française des chapelles palatines et apparaît comme un manifeste de modernité.
En 1682, la Cour et le gouvernement s’installèrent à Versailles. À cette occasion, une desserte permanente de la chapelle royale fut instituée. Louis XIV la confia à une communauté de Pères de la Mission - appelés aussi Lazaristes - fils de saint Vincent de Paul, qui furent logés au château. « L’édifice définitif du nouveau Versailles, lieu de prière désormais perpétuelle, devait combiner les caractères d’une fondation royale à ceux d’une chapelle palatine ».
Un projet inabouti : un dôme inspiré des Invalides
Le premier projet d’une chapelle de plan centré, au milieu de l’aile du Nord, fut formulé en 1679 et mis en chantier à la fin de l’année 1684. Il rappelait celui de François Mansart pour la rotonde funéraire des Bourbons à Saint-Denis, mais plus encore le dôme des Invalides, autre fondation royale confiée aux Lazaristes.
« D’inspiration nettement ultramontaine, évoquant une fonction funéraire, le dôme versaillais constituait une innovation trop radicale pour être accepté. Ce morceau d’architecture autonome et d’une écrasante hauteur eût incontestablement perturbé l’équilibre du nouveau Versailles qui s’édifiait. Le chantier ne fut donc pas mené à terme, mais il devait toutefois laisser une trace dans la topographie du palais, le corps de logis séparant les deux cours de l’aile du Nord, d’une largeur inhabituelle, ayant été construit sur les fondations de cette chapelle ».
Le péristyle d’Hardouin-Mansart : 1687-1689
L’emplacement définitif de la chapelle fut trouvé en 1687. Le plan de l’édifice était barlong, avec un chevet initialement rectangulaire. La chapelle comportait deux niveaux ; au premier étage, une tribune réservée au roi, face à l'autel, bordait l’ensemble du vaisseau. La chapelle était précédée de deux vestibules superposés, qui donnaient accès à l’aile nord.
La chapelle fut d’abord conçue pour ne pas excéder la hauteur des toitures du reste du palais. Mais dès janvier 16895, l’édifice était nettement plus élevé4.
1699 : la reprise du chantier
Le chantier de la chapelle fut interrompu pendant dix ans, cet arrêt étant dû à l’effort financier réclamé par la guerre de la Ligue d’Augsbourg. Le chantier reprit au moment où son architecte accéda à la Surintendance des Bâtiments.
La chapelle de Louis XIV : 1708-1710
Assumant les fonctions de surintendant de ses propres Bâtiments après la mort d’Hardouin-Mansart, en mai 1708, Louis XIV, assisté de Robert de Cotte6, mena à terme, en deux années, le chantier architectural de la chapelle, ainsi que l’essentiel du décor peint et sculpté et du mobilier.
Le 5 juin 1710, la chapelle royale fut bénie par le Cardinal de Noailles, archevêque de Paris

dimanche 19 janvier 2014

Visites de Versailles 2/6


Les dernières années de Louis XV furent marquées par la création de la salle de spectacle (ou Opéra royal):
La construction fut commencée en 1768 sous ordre du roi par prévision des mariages de ses petits enfants, la construction dura deux ans et L'Opéra fut inauguré le 16 mai 1770 lors du mariage de Louis XVI de France et de Marie-Antoinette d'Autriche. La construction de l'Opéra de Versailles marque l'abou­tissement de près d'un siècle de recherches, d'études et de projets: car, s'il n'a été édifié qu'à la fin du règne de Louis XV, il a été prévu dès 1682, date de l'installation de Louis XIV à Versailles. Le Roi, en effet, avait chargé Jules Hardouin-Man­sart et Vigarani de dresser les plans d'une salle des ballets, et l'architecte en avait réservé l'emplacement à l'extrémité de l'aile neuve, qui allait s'élever au cours des années suivantes. Le choix de cet emplacement était, au demeurant, fort judi­cieux: la proximité des réservoirs constituait un élément de sécurité en cas d'incendie, et la forte déclivité du terrain per­mettait d'obtenir, pour la scène, des « dessous » importants sans qu'il soit nécessaire de creuser profondément; aussi bien ce choix ne fut-il jamais remis en question par les successeurs de Mansart.
Les travaux de gros œuvre furent commencés dès 1685, mais furent vite interrompus en raison des guerres et des difficultés financières de la fin du règne. Louis XV, à son tour, recula longtemps devant la dépense, de sorte que, pendant près d'un siècle, la cour de France dut se contenter d'une petite salle de comédie aménagée sous le passage des Princes. Lors­qu'on voulait représenter un grand opéra, nécessitant une grande figuration et une machinerie compliquée, on construi­sait dans le manège de la Grande Ecurie une salle provisoire que l'on démolissait le lendemain des fêtes: ce fut le cas, en particulier, lors des fêtes données à l'occasion du mariage du Dauphin en février 1745. Mais cette solution présentait de tels inconvénients que Louis XV résolut d'édifier une salle définitive dont il confia la construction à son Premier architecte, Ange ­Jacques Gabriel.
Cependant, la réalisation de ce grand dessein devait demander plus de vingt ans. Au cours de cette longue période, Gabriel, qui avait étudié les principaux théâtres d'Italie, en particulier ceux de Vicence, de Bologne, de Parme, de Modène et de Turin, présenta au roi différents projets dont aucun ne fut accepté. C'est seulement en 1768 que le roi, en prévision des mariages successifs de ses petits-enfants, se décida enfin à donner l'ordre de commencer les travaux. Ceux-ci furent poussés activement et l'Opéra, achevé en vingt-trois mois, fut inauguré le 16 mai 1770, jour du mariage du Dauphin avec l'archiduchesse Marie-Antoinette, avec une représentation de Persée de Quinault et Lully.



Le mécanisme de la pendule a été conçu par Claude-Siméon Passemant, puis l'horloger Louis Dauthiau a passé une douzaine d'années à le réaliser. Son fonctionnement est prévu pour aller jusqu'en l’année 99991. La pendule est présentée devant l'Académie royale des sciences le 23 août 1749. Le 7 septembre 1750, elle est présentée au roi de France, Louis XV, qui en fait l'acquisition. Le coffret rocaille protégeant le mécanisme est réalisé par les sculpteurs et bronziers Jean-Jacques et Philippe Caffieri en 1753.
En janvier 1754, la pendule prend place parmi les cadrans astronomiques du cabinet des pendules du château de Versailles.
Pour la première fois dans l'histoire de la France, elle servit pour fixer l'heure officielle du royaume.


Sa fabrication a probablement débuté en 17602, quand son annonce en fut formellement faite. Son premier concepteur était Jean-François Oeben2 (1721-1763), maitre-ébéniste à l'arsenal royal. La première étape fut la réalisation d'un modèle réduit en cire à l'échelle d'1/9 extrêmement détaillé, sur lequel avaient été reproduits à la peinture la marqueterie et les bronzes. Cette maquette avait permis de réaliser plusieurs dessins en perspective montrant le bureau sous toutes ses faces. Une fois le projet adopté, une maquette grandeur nature en bois fut construite sur laquelle fut peinte à l'aquarelle le décor de marqueterie envisagé3. Le bureau ne fut terminé que neuf ans plus tard par Jean-Henri Riesener (1734-1806), l'un des ouvriers de Oeben, qui lui succéda comme maitre-ébéniste à la mort de ce dernier et qui épousa même sa veuve. Lorsque Riesener en reprit la fabrication, le bâti du bureau est déjà assemblé, les plâtres des bronzes sculptés et les plans du complexe mécanisme d'ouverture dessinés. Aidé de Wymant Stylen, Riesener va en réaliser toute la marqueterie et on trouve sa signature dans un des cartouches postérieurs du meuble, « Riesener H. 1769 à l'arsenal de Paris». Le bureau fut présenté au château de Versailles en mai 17696 et installé dans le nouveau Cabinet du Roi.
La confidentialité que permettait ce type de secrétaire à abattant convenait bien au lieu. Louis XV recevait rarement ses secrétaires d'État dans ce cabinet et de manière générale les consultait peu. Derrière le cabinet du Roi, pièce pour laquelle le secrétaire à cylindre avait été fabriqué, se trouve d'ailleurs une pièce dite « cabinet des Dépêches » où Louis XV collectait les informations de son réseau d'espions et d'informateurs, le « secret du Roi », sa principale source pour définir la politique étrangère du pays.
Le meuble est transporté sous la Révolution aux Tuileries où il sera ensuite utilisé par le Corps législatif, puis il est transféré au cabinet du Secrétaire de Napoléon. On le retrouve dans le salon des Aides de camp du duc d'Orléans, fils de Louis-Philippe et plus tard, l'impératrice Eugénie l'utilisera dans son cabinet de travail du château de Saint-Cloud. En 1870, le bureau est transféré au musée du Louvre à Paris. Il est enfin retourné en 19571 au musée national du château de Versailles où il se trouve depuis.





Vase d'Austerlitz


Cette salle, qui s'étend dans toute la largeur du pavillon de Noailles, formait autrefois deux appartements occupés, sous Louis XV, en 1735 par l'abbé de Pomponne et la marquise de Mailly, dame du palais de la reine, et en 1755 par le prince Constantin, premier aumônier du roi, et par le duc de Luxembourg, capitaine des gardes. Les murs de séparation ont été remplacés par des piliers. Les portes en cèdre et le mortier en bronze placés au milieu de cette salle, proviennent de l'hôpital des chevaliers de Saint-Jean à Rhodes. Ces objets ont été donnés en 1836 au roi Louis-Philippe par le sultan Mahmoud. Les armoiries des principaux Croisés, depuis l'an 1096 jusqu'en 1557, décorent les plafonds et les piliers.



Le cabinet de la cassette est située dans le Petit appartement du Roi, au premier étage du bâtiment principal du château de Versailles. La pièce mesure 3,80 x 3,30 mètres, sous une hauteur de plafond de 2,85 mètres. Elle communique au sud avec la pièce de la vaisselle d'or et au nord avec la cave du Roi.
Le décor date de 1771, lorsque Louis XV se fait aménager ici une salle des bains, à l'emplacement de l'ancien arrière-cabinet de Madame Adélaïde. Il s'agit d'une des dernières commandes du roi à Versailles.
Sculptées par les frères Rousseau, les boiseries sont animées par l'utilisation de différents ors (or mat, or bruni, or vert) et exploitent le thème de l'eau : de grands médaillons au centre des panneaux, entourés de roseaux et de narcisses, évoquent le bain, la pêche, la leçon de natation, la chasse aux oiseaux aquatiques.
Louis XVI transforme la pièce en cabinet de la Cassette, un très-arrière-cabinet qui tient son nom du fait qu'il y tient ses registres de comptes privés.