dimanche 26 août 2012

Prague - Eglise Saint Nicolas



L'église Saint-Nicolas de Malá Strana, une des églises les plus visitées de Prague, se situe dans le quartier de Malá Strana, à l'ouest de la Vltava. Sa coupole et sa fière tour font traditionnellement partie du panorama du Château de Prague.
Elle est considérée comme un des meilleurs monuments baroques en Europe et comme le plus joli bâtiment baroque de toute la Bohême. Elle a été construite au moment de la reconstruction de la ville, dans la seconde moitié du XVIIe siècle, au moment où le style Renaissance était remplacé par le style baroque apparu en même temps que les changements politiques suivant la bataille de la Montagne Blanche en 1620, c'est-à-dire la recatholisation du pays et l'instauration du pouvoir monarchique absolu.
L'église se trouve au centre naturel de Malá Strana, où se trouvait l'église paroissiale Saint-Nicolas, qui fut remplacée au Moyen Âge par une petite église romane entourée d'un marché. La construction des bâtiments baroques des Jésuites, y compris la cure et l'école paroissiale, dure de 1673 à 1752. Les travaux sont entamés par maître P. Bos, rapidement remplacé par Giovanni Domenico Orsi. La phase essentielle de la construction commence après 1702 selon de nouveaux plans, qui sont attribués à Christophe Dientzenhofer. Après sa mort, l'œuvre est terminée par son fils Kilian Ignace Dientzenhofer. Des messes sont célébrées dans une partie de l'église dès 1711, mais le complexe n'est terminé qu'en 1771. Cette même année sont terminés la tour et le clocher par Anselmo Lurago.
Les bâtisseurs de l'église Saint Nicolas se sont fortement engagés dans l'évolution de l'architecture baroque flamboyante. Lors de la construction, tous les éléments caractéristiques de ce style sont utilisés pour renforcer l'impression de monumentalité et de dramatisme.
La façade occidentale est formée d'un escalier triple, avec rez-de-chaussée, premier étage et un fronton monumental de type romain. La vue en plan est ici enfoncée, là ressortie, ces courbes et contre-courbes donnent une impression de nervosité et de mouvement. La façade est décorée de colonnes ioniques, d'un balcon, d'une décoration de stuc et de statues. Dans la niche du fronton se trouve une statue de Saint Nicolas, œuvre des ateliers de J.B.Kohl (avant 1711).
La façade méridionale forme la façade de la nef et la coupole avec une lanterne. La façade est terminée par une tour carrée, un beffroi municipal en fait. La coupole, haute de presque 80 mètres, est entre autres décorée de statues d'Ignaz Platzer, datant de la seconde moitié du xviie siècle et de R. Platzer (seconde moitié du xixe siècle). La galerie autour de la lanterne est décorée d'une grille en fer forgé.
Les façades septentrionale et orientale sont moins visibles, la façade nord étant dirigée sur la cour de la Maison de profession et la façade est presque entièrement cachée par les maisons bourgeoises attenantes.

Théatre National de Prague



Le Théâtre national est l'une des plus importantes institutions culturelles tchèques. Au milieu du xixe siècle, alors que Prague n'est plus que la capitale des États de la couronne de Bohême depuis longtemps vassale du Saint-Empire romain germanique puis Austro-hongrois et dont les élites sont largement germanisées sinon allemandes, le réveil du sentiment national tchèque secoue la ville de sa torpeur. Le Théâtre national sera le catalyseur, le symbole et l'illustration de cette renaissance de la culture tchèque.
Une souscription nationale est lancée et la première pierre posée le 16 mai 1868, cérémonie qui donne lieu à ce qui est, de facto, une manifestation politique et une revendication contre le pouvoir impérial viennois. L'idée de l'édification d'un théâtre naît à l'automne 1844 lors d'une réunion de patriotes tchèques et est mise en œuvre par František Palacký qui soumet, le 29 janvier 1845 le projet à l'Assemblée des États de la couronne de Bohême, requérant « le privilège de la construction, l'ameublement, le maintien et la direction d'un théâtre tchèque indépendant ». Ce privilège est accordé en avril 1845. Il faudra six ans avant que ne se fonde, en avril 1851, la Société pour l'établissement d'un théâtre national à Prague et qu'une souscription publique soit lancée qui permet, un an plus tard, l'achat d'un terrain sur les rives de la Vltava faisant face au Château de Prague, emplacement idéal même si la forme trapézoïdale du terrain pose un défi aux futurs architectes.
La période d'absolutisme sourcilleux qui suit le Printemps des peuples ralentit temporairement le projet initial : sous la direction de F.L. Rieger, un théâtre temporaire est néanmoins édifié au sud de la parcelle par l'architecte Ignac Ullman, il ouvre ses portes le 18 novembre 1862. En parallèle, une nouvelle génération (Sladkovský, Tyrš, Neruda, Hálek) prend les rênes de la Société pour l'établissement d'un théâtre national à Prague avec une énergie nouvelle et un plan ambitieux. Sous couvert d'une compétition publique, l'architecte Josef Zítek, professeur au collège technique de Prague, est commissionné pour dresser les plans du Théâtre national. Les travaux commencent en 1867, la première pierre solennellement posée le 16 mai 1868, les fondations achevées en novembre de la même année et la construction du gros œuvre achevée en 1877. Dès 1875, une compétition, dont les grandes lignes sont dressées par une commission spéciale sous la direction de Sladkovský, est ouverte pour la décoration intérieure: dans un esprit néorenaissance, il s'agit d'illustrer la mythologie slave et l'histoire tchèque et souligner une idéologie nationaliste. Les artistes majeurs de l'époque s'attellent à la tâche — l'histoire de l'art les retiendra sous l'appellation de la génération du Théâtre national.
Le Théâtre national ouvre ses portes pour la première fois le 11 juin 1881 en l'honneur de la visite de l'archiduc Rodolphe. Onze représentations s'ensuivent suite à quoi le Théâtre referme pour permettre de mettre une touche finale à la décoration. C'est durant ces travaux finaux qu'un incendie se déclare, le 12 août 1881. Il est perçu comme une catastrophe nationale et un mouvement de fond secoue la société tchèque: en un mois et demi un million de guldens sont réunis pour sa reconstruction confiée à l'élève de Zítek, l'architecte Josef Schulz qui défend un grand dessein, l'intégration du théâtre temporaire, du nouveau théâtre dont ne reste que la façade et d'un pâté de maisons appartenant au Dr Polák situé derrière le théâtre temporaire — fusion qui donne au théâtre actuel son architecture inimitable, surprenante et composite.
La ré-inauguration a lieu le 18 novembre 1883 avec l'opéra Libuše de Smetana composé pour l'occasion. Le bâtiment, parfaitement équipé avec son éclairage électrique et ses équipements scéniques en fer, servira sans modification majeure pendant un siècle jusqu'au 1er avril 1977, quand, après une représentation de la Lanterne de Alois Jirásek, il ferme ses portes pour six ans de travaux sous la supervision de l'architecte Zdeněk Vávra. Outre une refonte intérieure radicale, le Théâtre se voit adjoindre une annexe, un assez laid pavé de verre sur l'avenue Národní, qui héberge la billetterie et la Nouvelle Scène (Nová Siň) de la célèbre Lanterne magique (Laterna Magika). Il ouvre à nouveau ses portes au public à temps pour le centenaire du Théâtre, le 18 novembre 1983 et une représentation du Libuše de Smetana. Trois ensembles artistiques y occupent la scène principale à tour de rôle: l'Opéra national, le Ballet national et le Théâtre national. Ces ensembles se partagent également le théâtre des États (Stavovské divadlo, ou eut lieu la première du Don Giovanni de Mozart) et le théâtre Kolowrat.
Dans un pays dont l'un des dictions affirme « tel Tchèque, tel musicien » (Co Čech, to muzikant), le Théâtre national de Prague est l'un des éléments-clé qui a permis la construction d'une identité nationale, l'affirmation d'une culture propre et l'émergence d'un langage musical fédérateur.

samedi 25 août 2012

Statues du Pont Charles

Saint Augustin - œuvre de Jeroným Kohl ou de son beau-fils Jan Bedřich selon certaines autres sources (1708). Le saint tient un cœur en feu et piétine des livres hérétiques. Le socle de la statue porte les armoiries des donateurs, les Augustins. L'original de la statue est aujourd'hui conservé dans la salle Gorlice à Vyšehrad. Sur le pont se dresse maintenant une copie de 1971 dont les auteurs sont J. Dušek, O. Velínský, A. Sopr et J. Hampl. Saint Augustin est né en 354 sur le territoire de l'actuelle Algérie. Dès son plus jeune âge, il présente des facilités pour apprendre mais il aime aussi s'amuser. Ce n'est que sous l'influence de l'évêque Ambroise et de ses sermons empreints de ferveur qu'il se convertit au christianisme. Il est lui-même élu évêque en 396 et rédige des règles de la vie religieuses qui seront par la suite utilisées par de nombreux autres ordres religieux.


Saint Jean Népomucène - œuvre de Jan Brokof (1683), la plus ancienne statue du pont. Jan Brokof exécuta un modèle en bois (aujourd'hui conservé dans l'église Saint-Jean-sur-le-Rocher) selon un croquis en terre du sculpteur viennois Matyas Rauchmüller. Lors de son travail, Brokof se serait converti du luthéranisme à la religion catholique. L'architecte Jean Baptiste Mathey utilisa ce modèle pour faire un moule et le baron M. B. Wunschwitz demanda au fondeur J. W. Heroldt de Nuremberg de couler la statue en bronze. Cette statue de saint Jean Népomucène est devenue un important modèle iconographique qui a donné naissance à d'autres statues de ce saint, en République tchèque mais aussi à l'étranger. Jean Népomucène est représenté avec son rochet, une croix, une feuille de palmier du martyre et cinq étoiles autour de la tête. Il se dit en effet qu'après la chute de Jean Népomucène dans l'eau, cinq étoiles auraient refait surface. Elles symbolisent les 5 lettres du mot latin « tacet » qui signifie « il garde le silence ». Le bas-relief gauche du socle présente une confession de la reine Sophie, celui de droite illustre la chute de Jean Népomucène dans la Vltava et la partie centrale comporte une inscription et les armoiries en bronze du donateur. La statue mesure 2,5 mètres, elle pèse 20 quintaux et son prix était de 7000 florins d'or. Elle fut dévoilée en 1683 à l'occasion du 300e anniversaire de la mort de Saint Jean Népomucène. Cette date n'avait cependant pas été correctement calculée puisque Jean Népomucène est mort noyé en 1393. Jean Népomucène était très populaire auprès des pauvres et les jésuites utilisaient d'ailleurs son culte pour faire oublier Jean Hus et Jean Žižka Sur la balustrade du pont, à l'emplacement où saint Jean Népomucène fut jeté à l'eau (entre la statue de saint Jean-Baptiste et le groupe de statues représentant les saints de Bohême) se trouve une plaque de marbre sur laquelle est fixée une double croix archiépiscopale en laiton entourée de cinq étoiles. Il se dit que si le visiteur pose sa main sur la croix de façon que chaque doigt vienne toucher une étoile, son souhait secret sera réalisé. La statue de saint Jean Népomucène est située sur un socle en trois parties dont chacune est dotée d'une plaque coulée dans le bronze : la première représente la confession de la reine Sophie, la plaque de droite illustre la chute forcée de Jean Népomucène dans la Vltava et celle du milieu indique le nom latin du donateur de la statue. Les visiteurs aiment également venir toucher ce bas-relief qui leur porte chance. Jean Népomucène était grand vicaire de l'évêque de Prague Jan de Jenštejn. Il fut torturé en 1393 sur les ordres du roi Venceslas IV car il refusait de soumettre le droit spirituel au droit séculier du roi et de dévoiler le secret de confession de la reine Sophie.

Saint Jean de Matha, saint Félix de Valois et saint Ivan - œuvre de Ferdinand Maxmilián Brokof (1714) . Ce groupe de statues très imposant est une commande du comte František Josef Thun au nom de l'ordre des Trinitaires que saint Jean et saint Félix avaient fondé au 12e siècle et dont la mission était de racheter les chrétiens prisonniers des infidèles. Sur un rocher se dresse saint Jean avec ses menottes cassées et, juste à côté, saint Félix. Un peu plus bas, l'ermite Ivan représente les patrons du pays. Dans la partie inférieure du rocher, une grille ferme l'entrée d'une grotte où sont enfermés les chrétiens. Un chien et un Turc portant un martinet et un sabre montent la garde. Derrière le Turc se dresse un cerf avec une croix entre les bois. Celui-ci évoque la période pendant laquelle les deux fondateurs vivaient comme des ermites dans les bois, leur méditation avait été interrompue par l'apparition d'un cerf qui portait une croix rouge et bleue sur la tête.

Sainte Luidgarde, statue encore appelée Le Rêve de sainte Luidgarde - œuvre de Matyáš Bernard Braun (1710). Bien qu'il s'agisse du premier travail connu de ce sculpteur, cette statue est reconnue comme étant celle du pont qui a la plus grande valeur. Ce groupe en grès, dont le modèle a peut-être été l'Extase de sainte Thérèse de Bernini, fut commandé par Eugène Tyttle, abbé de l'abbaye cistercienne de Plasy. L'original est conservé dans le Lapidaire du Musée national au Centre des expositions. La copie actuellement visible sur le pont est le travail de J. Novák et B. Rak (1995). Luidgarde vécut à la transition des 12e et 13e siècles sur le territoire de l'actuelle Belgique. Elle appartenait à l'ordre cistercien et elle prit le voile après avoir vu une apparition du Christ qui l'appelait à le suivre. Elle fut aveugle pendant les 12 dernières années de sa vie. Peu avant de mourir et alors qu'elle rêvait, elle vit le Christ sur sa croix, il la prit dans ses bras afin qu'elle pose un baiser sur ses blessures. C'est cet évènement qui est suggéré dans l'œuvre de Braun.

La Madone et saint Bernard - œuvre de Matěj Václav Jäckel (1709). Commandé par l'abbé de l'abbaye cistercienne d'Osek, Benedikt Littwerig, ce groupe représente la Vierge Marie et l'enfant Jésus, au centre, qui sont regardés par saint Bernard agenouillé dans son habit religieux. Un ange tient son chapeau d'abbé. La partie gauche ne représente pas uniquement des anges, on y trouve également les symboles de la souffrance du Christ : la croix, les clous, le marteau et la pince, la statuette d'un coq et le voile de Véronique (allusion à la légende de Véronique qui avait donné son voile à Jésus pour qu'il puisse s'y essuyer son front, lorsqu'il le lui rendit, l'image de son visage y était miraculeusement imprimée). L'original de ce groupe est conservé dans la salle Gorlice à Vyšehrad. Sur le pont se trouve une copie dont les auteurs sont M. Vajchr, V. Hlavatý, J. et P. Vitvar, M. Tomšej, A. Viškovská-Altmanová et J. Wolf (1978-1979). Saint Bernard était un penseur religieux du 12e siècle, important représentant de l'ordre des cisterciens et de sa réforme. Grand admirateur de la Vierge Marie, il rédigea le poème Salve Regina (Salut, ô Reine) dont Dante disait que les anges le chantaient au Paradis.
Le Calvaire, la Sainte Croix - premier élément d'ornementation du pont Charles, la croix était déjà présente sous le règne de Charles IV, mais elle fut remplacée à plusieurs reprises. Les statues de la Vierge Marie et de saint Jean ont été créées en 1861 par Emanuel Max. La croix de bronze dorée aujourd'hui visible a été coulée en 1629, à Dresde, par H. Hillinger, puis achetée pour la ville de Prague, en 1657, avec l'assistance de Karel Škréta. Le pourtour de la croix porte une inscription fortement dorée, en hébreux, disant « Saint, saint, saint est le Seigneur des armées » (Kadoš, Kadoš, Kadoš, Adošem Cevaot). Les paroles inscrites sur le socle et la légende indiquent que cette inscription aurait été payée en 1696 avec l'argent qu'un Juif aurait dû verser pour s'être moqué de la croix. L'histoire est cependant fausse, le condamné avait été victime d'une fausse dénonciation. Pour les citoyens juifs et les visiteurs de la ville, l'inscription est incompréhensible, elle blesse même leur conviction religieuse. C'est pour cette raison que trois plaques explicatives, dont l'auteur est le sculpteur Vlastislav Housa, ont été ajoutées le 8 mars 2000.
Bruncvík - La statue du chevalier Bruncvík se dresse au-dessous de saint Vincent Ferrier et saint Procope en retrait de la ligne formée par les autres statues du pont. Il tient une épée dorée à la main, ses armoiries sont à ses côtés et un lion à ses pieds. Ludvík Šimek l'a sculptée (1884) selon des fragments d'une statue de Roland du 15e siècle en ajoutant des éléments de sa propre imagination. Cet ouvrage qui symbolise les pouvoirs de la ville subit de grands endommagements à la fin de la guerre de trente ans, lors des batailles contre les suédois qui eurent lieu sur le pont. Les restes de la statue d'origine et son socle sont désormais conservés dans le lapidaire du Musée national au Centre des expositions. Une vieille légende raconte que Bruncvík était parti à l'aventure dans le monde pour gagner le droit de remplacer l'aigle noir de ses armoiries par un lion. Il rencontra réellement un lion qu'il parvint à sauver contre un dragon à neuf têtes et depuis lors, ce lion était resté son fidèle compagnon. Bruncvík possédait une épée magique qui, sous ses ordres, était capable de couper seule les têtes des ennemis. À son retour au pays, il emmura cette épée dans le Pont Charles pour que saint Venceslas, de retour pour sauver la nation tchèque, puisse venir la prendre là où son cheval gratterait le sol avec ses sabots. Cette épée détruirait les ennemis et apporterait pour toujours la paix en Bohême. Une vieille épée rouillée a en effet été trouvée dans le tablier du pont au cours des rénovations effectuées suite aux inondations de 1890.
Sainte Ludmila et Venceslas enfant - œuvre de Matyáš Bernard Braun (après 1720). Elle remplace un autre groupe de statues qui représentait saint Venceslas en vainqueur, entouré de deux anges, ensemble qui avait été exécuté par Ottavius Mostus de 1695 à 1701 mais qui fut balayé par les eaux de la Vltava en 1784. À l'origine, la statue de Braun se dressait à proximité du château. Sainte Ludmila tient dans sa main gauche un voile avec lequel elle a été étranglée ; avec sa deuxième main, elle montre une bible dans laquelle le jeune Venceslas apprend à lire. La mort de Venceslas est illustrée sur le bas-relief du socle. Le torse de la statue se trouve aujourd'hui dans le lapidaire du Musée national, certaines parties ont encore été trouvées dans les fonds de la Vltava en 2004. L'original de Sainte-Ludmila a été placé dans la salle Gorlice à Vyšehrad, la statue actuellement sur le pont est une copie de J. Kačer et M. Kačerová de 1999.

Tour de Petřín



Panoramique de 3 images réalisé depuis le sommet de la tour

La tour de Petřín (en tchèque Petřínská rozhledna) est une tour en acier, inspirée de la tour Eiffel, d'une hauteur de 60 mètres qui domine la ville de Prague. Bien que de beaucoup plus petite que la tour Eiffel, sa situation sur l'importante colline de Petřín, lui permet d'atteindre une altitude similaire à celle de la tour Eiffel, soit 324 mètres au-dessus du niveau de la mer. Elle constitue une des dominantes de Prague.

La tour de Petřín a été construite en 1891 à l'occasion de l'exposition universelle de Prague. Elle a été employée comme tour d'observation aussi bien que comme tour hertzienne.
Aujourd'hui la tour de Petřín est une attraction touristique importante. Située à une demi-heure de marche depuis le bas de la colline de Petřín, par des chemins glissants en hiver. La colline est desservie par un funiculaire. La tour a un ascenseur pour les handicapés.
Par temps clair, la tour offre une bonne vue panoramique sur Prague. Il est possible de voir le mont Říp, le massif central tchèque et les Monts des Géants. Au niveau le plus bas il y a un petit musée de Jára Cimrman.

Contrairement à la tour Eiffel, l'espace intercalaire sous ses jambes est couvert par un hall d'entrée. En plus de l'ascenseur, un escalier à double hélice permet aux visiteurs de monter sans croiser ceux qui descendent.

Prague - Pont Charles

Le pont Charles (en tchèque : Karlův most) est un pont qui relie le vieux Prague (Staré Město en tchèque) au quartier de Malá Strana. Construit au XIVe siècle, il sera le seul pont sur la Vltava (la Moldau) jusqu'en 1741.
La pose de la première pierre a eu lieu en 1357, selon les chroniqueurs. On ignore le jour précis. Le philosophe et astronome tchèque Zdeněk Horský a proposé le 9 juillet 1357 à 5 heures et 31 minutes, pour des raisons liées à l'astrologie. Cette date palindrome (qui se lit aussi bien de droite à gauche que de gauche à droite) avait été jugée propice par l'astrologue de la cour de Charles IV. L'empereur, féru de mysticisme, espérait que l'ouvrage résistât au assauts du temps et du fleuve. D'autres proposent le mois de juillet, ou encore le 15 juin pour la saint Vít.
Chaque extrémité du pont est protégée par une tour. Du côté de Staré Město, la tour gothique date ainsi du xive siècle. Les historiens supposent qu'à l'origine le pont était plus long d'un pilier à chaque extrémité. Les tours n'étaient donc pas aux extrémités.
Le pont Charles a inspiré tout un dictionnaire de fables, comme celle qui raconte que des tonnes d'oeufs ont été rapportés des villages alentours pour servir de liant au mortier.

Au cours des XVIIe siècle et XVIIIe siècle siècles, les catholiques ajoutent 75 statues sur toute la longueur du pont. Aujourd'hui des copies ont pris leur place.
L'une d'entre elles, la plus ancienne (datant de 1683), représente le saint Jean Népomucène. Créée et mise en place à la demande des jésuites, elle célèbre le futur saint Jean Népomucène (il n'est béatifié qu'en 1721 et canonisé qu'en 1729). Ce dernier, prêtre à Prague sous le règne de Venceslas IV, fut jeté, par ordre du roi, par dessus le pont en 1393. Le roi jaloux n'acceptait pas que Jean Népomucène ne lui répète pas ce que la reine lui avait confessé. Une fois décédé, une auréole serait apparue au-dessus de l'eau. Aujourd'hui, sa statue est surmontée d'un halo doré et accompagnée, à quelques mètres de distance, d'une croix en or marquant le lieu du crime. Les touristes aiment toucher, sur le piédestal, la silhouette du chien de la famille royale (signe de fidélité) et celle de la reine, qui apporterait le bonheur.
Entre 1683 et 1714, sur le modèle du pont Saint-Ange de Rome, chaque pilier est surmonté d'une statue ou d'un groupe sculptural qui évoque l'histoire religieuse de la ville ou du pays. Les statues sont l'œuvre des sculpteurs baroques Jan Brokoff et de son fils Ferdinand Maximilian Brokoff, Matthias Bernhard Braun, et d'autres.







vendredi 24 août 2012

Le palais Schwarzenberg





En 1545, un imposant palais Renaissance est édifié pour la famille noble des Lobkovice d’après les plans de l’architecte Agostino Galli à l’emplacement de trois anciennes maisons de la place du Château (Hradčanské náměstí). Le palais, ainsi que les sgraffites d'Italie du Nord qui le décorent, ont été terminés en 1567. Le plan du palais est en forme de T et la cour d’honneur s’ouvre sur une place, terminée par un portail à la grille ornementée. 
Le style Renaissance du palais se retrouve non seulement dans les sgraffites déjà mentionnés, mais également dans la corniche fortement arrondie et la hauteur des pignons. En 1719, le palais devient la propriété de la famille noble des Schwarzenberg, suite aux fiançailles d’Adam František, duc de Schwarzenberg. A l’heure actuelle, le palais est géré par la Galerie nationale, qui y a ouvert une exposition sur le baroque en Bohême ouverte au public.

Cathédrale Saint-Guy




À l’origine de la cathédrale, il y a le présent fait aux environs de l’an 925, par le roi de Francie orientale, Henri l’Oiseleur au duc Venceslas Ier, une relique de Saint Vit et que celui-ci place dans une église en forme de rotonde qu’il fait édifier à cet effet sur un lieu de culte païen.
Lorsqu’en 973, Prague est élevée au rang d’évêché, c’est cette rotonde, plutôt que l’église Saint-Georges qui est celle des ducs de Bohême, qui est choisie par le nouvel évêque pour y abriter sa chaire, le trône épiscopal. En 1060, une basilique romane à trois nefs s’élève à la place de la rotonde originelle ; construite sur ordre de Spytihněv II, elle est en pierre blanche, sa nef fait 70 mètres de long et l’admiration de ses contemporains.
Le 30 avril 1344, Prague est élevée au rang d’archevêché par le pape Clément VI et sous l’impulsion du roi Jean, la construction d’une cathédrale métropolitaine est entreprise le 21 novembre de la même année. Mathieu d’Arras en est l’architecte (1344-52) puis Peter Parler (1356-99). Comme pour nombre de cathédrales, le chantier s’étale sur plusieurs siècles; celui de la Cathédrale de Prague ne s’achève qu’en 1929. Mathieu d’Arras s’inspire du plan de la cathédrale Saint-Just-et-Saint-Pasteur de Narbonne. Peter Parler apporte une innovation en faisant du triforium un élément autonome qui, au lieu du buter sur les piliers, se brise et les contourne pour créer un mouvement ondulatoire sur toute la longueur de la nef.
À la mort de Parléř, ses fils prennent la tête du chantier mais, en 1420, les guerres hussites mettent un terme à la construction. Elle ne reprend qu’en 1560, après le grand incendie qui a ravagé Malá Strana et le Château, avec l’architecte Bonifác Wohlmut qui coiffe la tour sud d’un bulbe renaissance à tourelles d’angles. En 1770, Nicolò Pacassi reconstruit la tour sud incendiée par la foudre et la surmonte d’un toit baroque en forme de bulbe.
C’est entre 1861 et 1929, avec le voûtement de la nef et construction de la façade ouest et de ses tours néogothiques que la cathédrale est finalement achevée. Le pouvoir impérial s’est désintéressé de Prague et c’est essentiellement grâce à une souscription populaire que le chantier est achevé, à temps pour célébrer le millénaire de saint Venceslas qui la fonda et qui lui donne aussi partiellement son nom.





Le château

Le château de Prague (en tchèque : Pražský hrad) est le château fort où les rois tchèques, les empereurs du Saint-Empire romain germanique, les présidents de la Tchécoslovaquie, puis de la République tchèque, siègent ou ont siégé. Les joyaux de la couronne de Bohême y sont conservés. C’est peut-être le plus grand château fort par sa superficie ; il s’étend en effet sur 570 mètres de long et 130 de large.
Situé sur la colline de Hradčany et dominant la Vieille Ville de Prague et Malá Strana, cet ensemble monumental émerge d’une couronne de jardins et de toits et déploie sa longue façade horizontale d’où jaillissent les tours de la cathédrale et de Saint-Georges.




Chapelle Sainte-Croix
La Deuxième Cour présente une sévère façade baroque qui enserre, au nord, la Salle Espagnole et la Galerie de peinture du Château et une porte qui donne accès au pont qui enjambe le Fossé aux cerfs vers les écuries et les Jardins royaux. Au sud, le bâtiment dit « municipal » et, distincte des ailes environnantes, la chapelle Sainte-Croix qui abritait autrefois les joyaux de la couronne des États de Bohême et sert aujourd'hui de centre d’information et d’accueil pour les touristes.



On l’appelle également la Fontaine aux Lions du fait de sa décoration. C’est une des plus anciennes de Prague ; elle date de 1686. La fontaine en grès était très importante pour le système d’approvisionnement en eau du Château. C’était la plus grande réserve d’eau du Château et elle servait en cas d’incendie. Le bassin a une forme de trèfle à quatre feuilles. A côté se trouve une fontaine avec une cage.